En voilà une question existentielle ! ironiserez-vous… et pourtant, croyez-moi, elle en dit beaucoup plus sur notre société que vous ne pouvez l’imaginer.
Les quadragénaires se souviendront des Burlington plébiscitées de leur enfance, les plus jeunes exposeront fièrement leurs chaussettes funky et les coquettes s’afficheront en résille Calzedonia sexy mais la chaussette blanche…
Oui Michael Jackson en portait, tout comme certains acteurs des années 50, et puis il y a les sportifs évidemment, mais la marier à notre époque avec une robe, un costume ou des Derbys ? En termes d’absurdité et de ringardise, difficile de faire mieux, prétendront certains.
Et pourtant on sait que la mode est un éternel recommencement, l’ouroboros du style frappe toujours, concevant sans cesse des tendances qu’il chasse aussitôt nées… seuls les classiques subsistent et reviennent…Imperturbablement.
Qui aurait imaginé que les Stan Smith se retrouveraient sur le devant de la scène… et que les parisiennes lâcheraient leurs talons aiguilles pour les porter ? Si bien que de nos jours baskets riment aussi bien avec Chanel que Lancel.
Rien à voir, me direz-vous. Les baskets se pimpent, s’accessoirisent, se personnalisent… alors que la chaussette blanche…
La chaussette blanche un phénomène urbain
Laissons brièvement la chaussette blanche de côté pour examiner l’historique de la chaussette en général. Tombée en désuétude il y a de nombreuses années, celle-ci a rejailli de ses cendres 10 ans plus tôt, s’affichant au pied des tops models sur les plateaux, ce qui, vous l’aurez compris, a remis l’accessoire au goût du jour. À présent, il est même courant d’en surprendre glissée à l’intérieur de Louboutin !
Des chaussettes, oui, mais on parle là de chaussettes blanches, me rappellerez-vous. Le plus simpliste des sous-vêtements.
Comment se fait-il alors qu’on en voit de plus en plus souvent ? Et si, il y a peu, la chaussette devait se faire discrète et ne pas se montrer pour ceux qui ne préféraient pas en être dénuées afin d’afficher leurs jolies chevilles poilues …parlez-moi de style ! La chaussette blanche des hipsters et des skaters entre autres membres de gangs latino-américains, mais on évitera de s’y attarder est remontée… jusqu’aux chevilles !
Ça se voit, ça clashe, ça intrigue… en bref ça interpelle. Or n’est-ce pas là le but initial de tout style ? Contrer l’anonymat en portant ce que les autres n’osent pas.
Soyons honnête, au premier regard, la chaussette blanche remontée sonne beauf-pétanque-camping, mais portée en mode décontracté avec short stylé et barbe soignée, ma foi, ça lui insuffle un air vintage. Puis quand le pantalon cigare prend le relais, associé à une paire de lunettes fumées, ça finit par claquer et avant qu’on comprenne comment, le truc ringard qu’une semaine auparavant on ne daignait regarder, on ne peut plus s’en passer…
On a posé la question à un spécialiste de la chaussette mes-deux-chaussettes.fr, ces experts de l’accessoire voient le retour de la chaussette blanche comme « un phénomène de mode, urbain » de surcroît. Plutôt « destinée à la génération X » qui n’hésite pas à l’associer avec des claquettes, elle serait perçue comme « un accessoire de mode à moindre coût ». Après tout, lorsque vous portez le plus simple des ensembles, il suffit de le compléter avec une paire de chaussettes doté du logo Nike, et vous voilà looké.
La chaussette blanche pour être stylé mais pas seulement
Que nenni… pour porter un truc ringard… oups démodé, c’est un peu comme le vintage, il faut avoir l’attitude adaptée : une bonne dose de désinvolture, quelques mouvements entraînés qui disent clairement « j’ai conscience de « la chose » que je porte mais je l’assume totalement ». Malheureusement nous ne sommes pas tous des Beckham nés qui, en salopette et bottes de pluie, auraient quand même l’air lookés, alors pour paraître cool avec un truc passé de mode, adopter la « j’assume attitude » est vivement recommandé.
Quand on assume ce que l’on vêt, peu importe ce que c’est, on ne sera jamais démodé.
Ça ne vous dit toujours pas si les chaussettes blanches sont stylées ou pas, me direz-vous.
Ma réponse est simple : c’est à vous de juger.
Parce qu’au final, le style ne se définit pas par ce que l’on porte… mais par la manière dont on le porte.