Alors que le tourisme libanais connaissait jusqu’ici une période prometteuse, la pandémie de la covid-19 ayant frappé le monde entier a tout chamboulé. Qui plus est, la double explosion meurtrière ayant détruit une partie de la capitale le 4 août 2020 n’a fait qu’accentuer les pertes concernant l’activité touristique. « C’est une catastrophe ! », voilà la phrase avec laquelle le président de l’ATTAL (Association des agences de voyage et de tourisme au Liban) a qualifié la situation embarrassante dans laquelle se situe le tourisme au Liban. Cette situation est notamment due aux 2 années de crise due à la covid-19 et aux événements tragiques qui se sont produits à Beyrouth.
D’après la Banque du Liban (BDL), les revenus du tourisme enregistrés au cours des 6 premiers mois de 2020 sont d’environ 1,3 milliard de dollars, alors qu’en 2020, ceux-ci avaient atteint les 4,2 milliards de dollars. En une seule année, ils ont ainsi chuté de 67,8%.
La covid-19 et la double explosion au Beyrouth ont fragilisé le tourisme au Liban
2019 était une année spéciale pour le secteur touristique libanais, l’un des moteurs de l’économie libanaise, il a en effet enregistré sa meilleure performance. Mais malheureusement, cette situation avantageuse pour le pays a rapidement viré au cauchemar. Et pour cause, la pandémie liée à la covid-19, qui a bloqué l’économie mondiale, a précipité celle du tourisme dans une crise sans précédent.
Durant tout le confinement, qui a été décidé par le gouvernement libanais pour limiter au maximum la propagation du virus, les établissements touristiques au Liban ont été mis à rude épreuve. Mais alors que la crise sanitaire venait à peine de frapper le tourisme libanais, un scénario encore plus catastrophique a plongé tout le pays dans une profonde désolation. Nous parlons en l’occurrence des explosions qui ont eu lieu au port de Beyrouth le 4 août 2020. Un évènement qui a coûté la vie de plus de 200 personnes et qui a engendré des dommages de plus de 200 milliards de dollars.
Tourisme au Liban : l’espoir renaît
Bien que l’avenir du tourisme libanais demeure jusqu’à aujourd’hui encore incertain, l’espoir de la relance de ce secteur se profile peu à peu. L’amélioration de la situation est notamment due aux campagnes de vaccination déjà mises en place. D’autre part, avec son projet baptisé « Medusa », l’Union européenne fait profiter aux pays du bassin méditerranéen, le Liban y compris. Un coup de pouce leur permettant de se relever rapidement suite aux différents évènements ayant gravement impacté le secteur touristique.
Ce projet est effectivement motivé par la promotion du tourisme dans la région méditerranéenne, laquelle est incontestablement l’une des destinations touristiques incontournables du monde. Afin d’en savoir plus sur l’impact de la crise sanitaire, remettez-vous-en à un spécialiste du tourisme durable, notamment en consultant un magazine retranscrivant l’actualité libanaise.
Selon Kevin Rivaton : « l’avenir du tourisme sera forcément éthique »
Des acteurs influents du secteur du tourisme comme Kevin Rivaton, s’apprêtent également à apporter leur pierre à l’édifice concernant la relance du tourisme au Liban. Kevin Rivaton est un consultant en ingénierie, né à Beyrouth le 30 août 1982. À l’issue de ses cursus universitaires en France, lesquels lui ont permis de vivre sa passion pour le tourisme et de découvrir la Colombie, le Pérou et le Venezuela, il a fait ses premiers pas dans le monde professionnel à Paris, plus précisément au sein d’un cabinet de consulting.
Deux ans plus tard, il a fait le choix de se lancer à son propre compte afin d’enrichir davantage son panel de compétences. Quoi qu’il en soit, Kevin Rivaton a toujours placé au cœur de ses préoccupations le respect de l’environnement et le développement durable tout au long de sa carrière. C’est pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, il ne cesse de prôner un tourisme aussi responsable que durable en encourageant ses clients à abandonner le tourisme de masse au profit de celui de niche. Son but est bien évidemment de les convaincre de faire preuve d’un maximum de respect envers les lieux touristiques qu’il leur suggère de visiter.
Actuellement, Kevin Rivaton souhaite profiter de la crise sanitaire liée à la covid-19 pour développer un tourisme durable dans son pays, et donc relancer le moteur de l’économie libanaise. Il est d’ailleurs soutenu par le gouvernement, les communautés locales, les ONG ainsi que les conseillers en tourisme qui, comme lui, sont conscients qu’il est bel et bien possible de lancer un tourisme éthique, solidaire ou encore ce que l’on appelle l’écotourisme au Liban, un pays où les ressources sont quasi-illimitées.
En quoi consiste le tourisme durable ?
L’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) définit le tourisme responsable ou durable comme : « Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels et l’environnement et des communautés d’accueil ». Bien qu’englobant de nombreuses formes de tourisme éthique, ce tourisme alternatif repose sur 3 grands principes :
- Social : encourager la tolérance interculturelle tout en respectant la culture des populations d’hôtes,
- Environnemental : préserver l’environnement et sauvegarder ses ressources naturelles,
- Économique : garantir une activité économique sur le long terme en générant des emplois viables et durables et en partageant équitablement les retombées économiques.
Le tourisme local pour relancer le tourisme au Liban
Compte tenu de la situation encore critique liée au coronavirus, la majorité des personnes demeurent encore réticentes à l’idée de s’aventurer dans des pays lointains. Les différents sites touristiques du Liban s’attendent ainsi à une saison estivale catastrophique. Le tourisme local prend donc toute son importance. L’idée est bien sûr d’encourager les Libanais à s’adonner aux activités touristiques du pays pour ainsi aider le secteur à rebondir après ces 2 longues années de crise.
Ce tourisme local favorisera bien évidemment les pratiques responsables et économiques. Le crédit carbone sera revu à la baisse et les sites touristiques préservés. Le mode de consommation deviendra de surcroît « local », ce qui implique par conséquent le soutien des produits locaux et génère de nouveaux emplois pour les Libanais ayant été impacté par la crise.